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« L’avenir est aux sources »

- Gaston Miron

Mot d’Hélène Tremblay

Dominique mon bel amour, mon Etoile du Nord, est décédé hier matin, le 18 juin, à 9h45…

C’était un être exceptionnel, une âme d’une qualité rare, un cœur où ni la haine ou l’intolérance n’avaient leur place. Il ne réservait sa colère que pour la bêtise…

Dominique a été le plus beau cadeau que la vie m’aura fait. Vivre a ses côtés, l’aimer, être aimée de lui, créer avec lui, partager le quotidien à travers toutes les joies et les peines qui ont jalonné notre vie, aura tissé la trame d’un amour profond que le temps n’a jamais altéré, mais qu’il a au contraire continuellement nourri et rendu plus fort. Ma peine est immense, le vide terrifiant…Sa présence sera « autre » à partir de maintenant et je ne peux que souhaiter qu’il m’aura laissé sa force pour que la vie reprenne ses droits. Hélène…

AIMER EST UN TRÈS GRAND PAYS
MAIS COMMENT L’HABITER

Ces deux vers de Langevin se sont vraiment inscrits au cœur de nos vies. Ils ont d’abord été la raison de notre première rencontre puisqu’il fallait une voix pour les chanter… mais ils ont surtout été pour nous une source constante d’inspiration, l’assise sur laquelle s’est construit notre amour. Ce grand pays d’Aimer, on s’est efforcés de l’habiter le mieux possible…Tout au long de ces 30 ans, c’était notre référence, le seul chemin que nous voulions emprunter… Je voudrais en terminant vous laisser avec ce poème de Pablo Néruda que nous aimions particulièrement et qui fait écho pour moi, à ces mots de Langevin qui nous ont toujours portés…et qui me consolent un peu aujourd’hui…

Mon amour, si je meurs et si tu ne meurs pas
Mon amour, si tu meurs et si je ne meurs pas
N’accordons pas à la douleur plus grand domaine
Nulle étendue ne passe celle de nos vies.

Poussière sur le blé, et sable sur les sables
L’eau errante et le temps, et le vent vagabond
Nous emportaient tous deux comme graine embarquée
Nous pouvions dans ce temps ne pas nous rencontrer.

Et dans cette prairie où nous nous rencontrâmes
Mon petit infini, nous voici à nouveau
Mais cet amour, amour, est un amour sans fin,
Et de même qu’il n’a pas connu de naissance
Il ignore la mort, il est comme un long fleuve,
Il change seulement de lèvres et de terre.

AIMER EST UN SI GRAND PAYS…

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